Un sujet toujours difficile à aborder

Une nouvelle étude vise à combler l’écart entre les patients et les médecins

(Ottawa, ON) — De récents sondages indiqueraient que, si 60 % des Canadiens souhaitent avoir d’importantes discussions sur leurs soins de fin de vie avec leur médecin, un grand nombre de professionnels de la santé ne se sentent pas adéquatement préparés pour tenir de telles conversations. Une nouvelle étude visant l’amélioration de la planification préalable des soins dans la pratique générale intitulée « i-GAP » cherche à définir des stratégies et des outils pour combler les lacunes et inciter les gens à parler de cet important sujet.

« Nous savons que les recherches antérieures ont démontré que la planification préalable des soins — une démarche de communication des volontés en matière de soins et de désignation d’un mandataire qui pourra parler en notre nom si on en devient incapable — entraîne une meilleure expérience de fin de vie pour les patients, les familles et les professionnels de la santé », d’affirmer la Dre Michelle Howard, chercheuse principale de l’enquête. « Nous devons mieux comprendre les obstacles qui nuisent à la planification préalable des soins, et quels types d’outils pourraient faciliter ces conversations. »

Une enquête menée par Ipsos-Reid en 2014 auprès d’omnipraticiens, de médecins de famille et d’infirmières en soins primaires a révélé que seulement 26 % des médecins sont très à l’aise à l’idée de discuter de planification préalable des soins avec leurs patients, et que un quart des médecins et infirmières au Canada ne connaissent rien (ou presque rien) de la planification préalable des soins. Deux médecins sur trois (67 %) ont dit avoir besoin de plus de ressources et d’information pour pouvoir amorcer de telles discussions avec leurs patients[1].

Une autre enquête, cette fois réalisée par Harris/Décima, indique que la très vaste majorité des Canadiens aimerait que leurs prestataires de soins leur offrent de l’information sur la planification préalable des soins[2].

Les chercheurs et partenaires ayant participé à l’étude élaboreront et évalueront des outils et stratégies de planification préalable des soins pour les contextes de soins primaires d’un bout à l’autre du pays. L’initiative sur la planification préalable des soins de l’Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) collabore avec le réseau CARENET (Canadian Researchers at the End of Life Network) et l’équipe i‑GAP à la mise en œuvre d’un projet visant l’application des connaissances issues de l’étude et la conception d’outils qui pourront être évalués puis diffusés sur le site Web de la campagne nationale « Parlons-en » (www.planificationprealable.ca).

L’étude i-GAP a été réalisée par des chercheurs de l’Université McMaster, de l’Université Queen’s, de l’Université de l’Alberta et de l’Université de la Colombie-Britannique. L’équipe de recherche a non seulement collaboré avec l’initiative sur la planification préalable des soins de l’ACSP, mais aussi avec des praticiens en soins primaires œuvrant dans une douzaine d’unités « incubateur » partout au pays. Les autres partenaires comprennent le Collège des médecins de famille du Canada, la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé, la Ontario Medical Association, Hospice Palliative Care Ontario, le Ontario College of Family Physicians, et le groupe ACP CRIO (Collaborative Research and Innovation Opportunities). Du soutien financier a été offert par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le réseau TVN (Technology Evaluation in the Elderly Network).

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Pour en savoir davantage, prière de joindre l’initiative sur la planification préalable des soins ou la campagne « Parlons-en » de l’ACSP ou les chercheurs de l’enquête i-GAP en communiquant avec Tamir Virani à 1-800-668-2785, p. 229, ou à [email protected].



[1] « Aller de l’avant : sondage auprès des omnipraticiens/médecins de famille et des infirmières en soins primaires » est une enquête en deux volets, soit un qualitatif et l’autre, quantitatif. Des séances de discussion et d’idéation ont eu lieu dans trois centres urbains (à Calgary, Toronto et Montréal) ainsi que dans trois secteurs ruraux (dans l’est, au nord et dans l’ouest). Le sondage en ligne a été piloté par l’Association canadienne de soins palliatifs, avec l’aide d’un panel de partenaires du secteur des soins de santé. Le sondage en ligne a été mené auprès de 286 omnipraticiens/médecins de famille et de 200 infirmières en soins primaires d’un bout à l’autre du Canada, du 24 avril au 12 mai 2014. Les données recueillies ont été pondérées afin de refléter la distribution géographique réelle.

[2] L’enquête quantitative intitulée « Qu’est-ce que les Canadiens disent » de « Aller de l’avant » a été menée en ligne auprès de 2 976 Canadiens d’âge adulte. Le sondage a été réalisé pour l’Association canadienne de soins palliatifs au moyen d’un cyberpanel exclusif à Harris/Décima qui exclut toute marge d’erreur. Les données ont été pondérées en fonction du recensement de 2011 afin de bien refléter la population en général.