L’Association canadienne de soins palliatifs demande des protocoles de visite plus compatissants pendant la pandémie de la COVID-19

En réaction aux restrictions incohérentes et parfois extrêmes imposées aux visites de personnes en fin de vie partout au Canada pendant la pandémie de la COVID-19, l’Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) et son Conseil des champions demandent aux autorités sanitaires d’adopter des mesures plus compatissantes.

Si certaines provinces imposent des règles plus souples en contexte de fin de vie, de nombreux hôpitaux et établissements de soins de longue durée n’autorisent toujours pas l’accès aux familles, même avec l’utilisation d’équipement de protection individuelle.

« Chaque Canadien mérite de pouvoir dire au revoir à ses proches, même dans une crise sans précédent comme celle de la COVID-19. Nous avons entendu trop d’histoires déchirantes de familles qui n’ont pas pu faire leurs adieux en raison de restrictions extrêmes », a déclaré Sharon Baxter, directrice générale de l’ACSP. « Alors que la santé et la sécurité doivent continuer d’être primordiales dans notre lutte contre le coronavirus, nous pouvons faire mieux en tant que société et promouvoir des protocoles de visite plus compatissants et plus inclusifs et qui embrassent les principes des soins palliatifs et de la mort dans la dignité. »

L’ACSP, qui agit à titre de secrétariat de la Coalition pour des soins de fin de vie de qualité du Canada (CSFVQC), exhorte les autorités sanitaires et les fournisseurs de soins à accéder aux trois demandes suivantes :

• Adopter des « protocoles de compassion » qui permettent à ceux qui s’approchent de la mort de dire au revoir à leur famille et leurs proches tout en respectant les mesures de sécurité, y compris l’utilisation d’équipement de protection comme le recommande l’Agence de la santé publique du Canada, notamment en révisant les règles de santé publique en vigueur afin d’y inclure une approche compatissante concernant les visites en fin de vie.
• Assurer un dialogue avec la communauté des soins palliatifs afin de diffuser l’expertise en matière de soins aux mourants et aux personnes endeuillées – un grand nombre des quelque 265 000 Canadiens qui meurent chaque année sont soutenus par des soins palliatifs, et l’ACSP et ses partenaires possèdent une vaste expérience dans le domaine, et ont de précieux enseignements à partager.
• Offrir des services de soutien au deuil et au chagrin aux personnes qui perdent un proche ou un être cher. Les services existants en matière de deuil sont extrêmement limités et ne sont pas nécessairement financés par le système de soins de santé. Le Canada pourrait être confronté à des conséquences considérables à long terme si la demande croissante n’est pas prise en compte.

« Ces recommandations permettront aux Canadiens de faire leurs adieux et de gérer leur deuil sans compromettre la sécurité des travailleurs de la santé aux premières lignes et sans propager le coronavirus », d’ajouter Russell Williams, président du Conseil des champions de l’ACSP. « Nous nous réjouissons à l’idée de collaborer avec les responsables de la santé sur cette question importante. »

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