L’aide médicale à mourir : Qu’est ce que c’est et comment réagissent les centres de soins palliatifs du Québec à la loi?

Aujourd’hui, l’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi 52, dont l’une des recommandations légalisera « l’aide médicale à mourir », décrite comme suit :

Bien que le terme « euthanasie » soit utilisé en Belgique et en Hollande, nous avons remarqué durant les audiences publiques que ce terme est chargé d’émotion, et ce n’est pas tout le monde qui s’entend sur son utilisation. Mais plus important encore, il n’évoque pas l’idée de soutien, ce qui est au cœur de notre proposition. Au cours des travaux du Comité, « l’aide médicale à mourir » est l’expression qui s’est peu à peu imposée d’elle‑même. Le mot « aide » renvoie à la valeur fondamentale de soutien, tandis que « médicale » indique le genre de soutien et suppose l’intervention d’un médecin et de professionnels de la santé. Par conséquent, nous avons opté pour l’expression « aide médicale à mourir ». P. 76

Par mesure de prévention avant l’adoption de ce projet de loi, certains centres de soins palliatifs du Québec ont adopté une position définitive sur la prestation d’une « aide médicale à mourir » dans leurs établissements.

Dans la ville de Québec, le personnel de la Maison Michel-Sarrazin, qui compte quinze lits, a refusé d’offrir une aide médicale à mourir dans son établissement. Le personnel maintient que les soins palliatifs visent à soulager la douleur et la souffrance du mieux possible grâce à la médication et à un soutien, jusqu’à ce que la mort se produise de façon naturelle. Dans un article publié la semaine dernière dans le quotidien Le Soleil, le directeur général, M. Michel L’Heureux a déclaré que « l’aide médicale à mourir n’est pas un soin palliatif. C’est de l’euthanasie. C’est notre position historique et on ne changera pas bien que l’on s’attend à avoir des pressions ».

À Montréal, la Résidence de soins palliatifs de l’Ouest‑de‑l’Île continue de prodiguer des soins palliatifs de grande qualité à ses patients, sans vouloir accélérer la mort ou prolonger la vie. Mme Teresa Dellar, la directrice générale, nous a confié : « C’est important de continuer à prodiguer les meilleurs soins possible à nos patients, et d’avoir le choix de ne pas offrir une aide médicale à mourir. Notre objectif est d’offrir des soins pour réconforter et soutenir les malades en phase terminale et leurs proches et nous informerions les malades avant leur admission que nous n’offrons pas d’aide médicale à mourir ».

Cette loi vous inquiète? Pourquoi ne pas discuter de vos craintes avec votre équipe et les patients? L’Association canadienne des soins palliatifs a mis sur pied la campagne Parlons d’abord des soins palliatifs pour sensibiliser le public à la terminologie et aux questions fréquemment posées sur les choix en fin de vie. La campagne comporte des termes clés et précise la définition de la sédation palliative. Veuillez visiter le site https://www.acsp.net/projets/ pour avoir accès à ces ressources.