Devenir Soignant: réflexion personelle

On Being a Caregiver: a personal reflection

Pendant neuf mois, j’ai prodigué des soins à mon grand-père après qu’il a appris qu’il était atteint d’un cancer du poumon en phase terminale. J’ai compris que ce rôle m’était destiné alors qu’aucun autre membre de la famille ne proposait de l’aider. Ils avaient tous une excuse pour ne pas participer aux soins dont leur père ou leur grand-père avait besoin. J’ai senti que je devais l’aider, tout comme il m’avait aidé à de nombreuses occasions au fil des ans. C’est grâce à l’aide apportée par ma fille, ma sœur et mes amis au travail que j’ai pu prendre la situation en main. 

Cette expérience m’a aidé à faire preuve de plus de compassion avec les gens atteints d’une maladie terminale ou autreet à apporter du soutien et un réconfort aux membres de leur famille. 

Je crois que la chose la plus difficile pour moi a été de ne pas avoir d’emprise sur la maladie, les membres de la famille ou les effets de la maladie. Le moment le plus pénible pour moi a été de voir mon grand-père traiter sa fille si méchamment, elle qui devait faire face à ses propres problèmes de santé. Je comprends qu’il était furieux en raison de son diagnostic, mais il ne manifestait pas sa colère de la bonne façon.

Je conseillerais à tous les soignants de prendre des pauses, QUELLE QUE SOIT LA SITUATION. Vous devez vous éloigner afin de pouvoir penser clairement. Il est très important de prendre soin de soi-même.

Maintenant que tout est terminé et que cela fait partie du passé, j’ai encore duressentiment envers les membres de la famille qui n’ont pas apporté leur aide et qui n’ont jamais dit une seule fois merci. Je préférerais n’avoir jamais à revivre cette situation, mais je sais que j’apporterais mon soutien à toute personne qui a besoin d’aide. J’aurai peut-être un jour moi-même besoin d’aide.

– Anonyme

J’ai été soignante pendant huit ans avant de commencer à travailler dans le domaine des soins de longue durée. J’ai offert mes services en tant que soignante à quelques familles. Le plus long de mes mandats a été de cinq ans avec M. Smith. J’ai pris soin de lui huit heures par jour, et ce, sept jours par semaine.

J’ai décidé de devenir soignante lorsque j’ai commencé à aider le père de mon amie dans ses activités de la vie quotidienne. Je me sentais bien de voir comment je pouvais faire une différence dans sa vie et celle de sa famille. Il était tellement heureux de pouvoir demeurer chez lui aussi longtemps qu’il le pourrait. Il a fait une chute et a dû être hospitalisé pendant deux mois. Lorsqu’il a commencé à se sentir mieux, il a pu retourner à son domicile avec mon aide. Sa fille et moi avons pu le rendre heureux pendant cinq ans jusqu’à ce qu’il soit âgé de 94 ans.

J’ai toujours pu compter sur la fille de M. Smith, même plus tard lorsque la santé de celui-ci s’est détériorée et qu’il a eu besoin des services desInfirmières de l’Ordre de Victoria, et plus tard, de ceux du Centre d’accès aux soins communautaires.

La prestation de soins a changé certains aspects de ma vie. Je ne pense plus de la même façon. La vie de chacun peut basculer à tout moment. Soyez charitable et respectueux envers les autres, aidez-les lorsque vous le pouvez et vous serez traité de la même façon.

Le moment le plus difficile pour moi a été lorsque le temps est venu où je ne pouvais plus aider M. Smith. Son état de santé se dégradait et il ne pouvait plus manger ce qu’il aimait. Il avait de la difficulté à avaler et commençait à s’étouffer.

Je prendrais encore soin d’autres personnes si l’occasion se présentait. Savoir que j’ai fait une différence dans la vie de quelqu’un lorsqu’il en avait le plus besoin me donne un sentiment de satisfaction.

Je conseille aux personnes qui offrent présentement des soins de vivre un jour à la fois. Soyez patient; ce moment ne durera pas éternellement. Soyez positif. Rappelez-vous à quel point vous êtes important pour les gens qui ont besoin de soins. Prenez aussi soin de vous.

J’aimerais souligner queje fais maintenant partie de deux familles. J’ai été soignante au sein de deux familles différentes et je suis devenue une fille et une sœur pour chacune d’elle. Je suis bénie. Cela fait sept ans et nous sommes toujours comme des sœurs, et lorsque je repense à ces jours, je suis satisfaite de savoir que j’ai changé quelque chose dans la vie de ces familles alors qu’elles avaient besoin d’aide.

– Barb Morris

Le rôle de soignante m’a été attribué parce que j’étais la fille aînée d’un immigrant reçu. Au fil des ans, ma mère a souvent compté sur moi pour l’aider à gérer ses affaires. Comme sa santé s’était détériorée et que j’avais pris ma retraite en 2001, je suis peu à peu devenue sa gardienne principale. Même si j’avais une sœur plus jeune et un frère plus âgé, c’est moi qui ai dû assumer ce rôle compte tenu de la situation familiale à cette époque. Avec les années, j’ai pu obtenir le soutien de ma sœur et de mon frère. Ma carrière d’enseignante et le fait de m’être occupée de jeunes enfants m’ont permis de m’adapter assez facilement aux soins des aînés. Toutefois, le travail de soignante exige un dévouement très altruiste. Il faut jongler avec l’organisation du transport, les loisirs personnels et la prestation des soins. Je crois bien que le plus difficile dans ma situation actuelle est de partager mon temps entre les besoins de ma mère et ceux du reste de ma famille. Les contraintes de temps représentent un problème encore plus important depuis que je suis l’heureuse grand-mère de deux nouveaux petits-enfants. Je garde régulièrement l’un d’eux deux jours par semaine. J’aimerais bien aussi visiter l’autre, mais je dois voyager, ce qui représente aussi un problème. Il a fallu presque toute une année avant que ma mère soit admise dans un établissement de soins de longue durée. Elle a d’abord dû recevoir des soins dans un établissement provisoire adéquat, mais vieux et exigu. Elle vit maintenant dans un centre permanent, entourée de soignants entièrement dévoués et compatissants. Toutefois, cet endroit est également vieux et il est prévu qu’il fermera ses portes dans un proche avenir. Les employés sont reconnaissants de l’aide apportée par les familles et les bénévoles. La transition de la maison à l’hôpital et de celui-ci à un établissement de soins à temps plein ne s’est pas faite en douceur. La famille a dû être vigilante et se battre constamment pour obtenir une place. Le processus a été très long et stressant.

Bien que cette situation ait été très exigeante, j’agirais probablement de la même manière si j’avais à revivre les mêmes circonstances. Mon éducation et mon instinct maternel dicteraient ma conduite. Malheureusement, comme je suis déjà dans la soixantaine et que je remets la réalisation de mes rêves personnels à un avenir encore lointain, le rôle de soignante est exigeant et quelque peu difficile. Je crois qu’il faudrait toujours s’accorder du temps et demander l’aide des autres pour relever le défi.

– Anonyme